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  • Interview Le Matinal

    Interview Le Matinal
    ( Janvier 2024)

    1. Comment jugez-vous globalement l’année 2023 pour Maurice ?
    En 2023, la République de Maurice s’est, petit à petit, réveillée,
    notamment en enlevant ses masques de protection contre le COVID, et en
    promouvant les échanges extérieurs, particulièrement dans le domaine
    touristique. Il y a eu, aussi, des signatures d’accords avec des pays de la
    région, notamment sur le continent africain, en vue de promouvoir la libre
    circulation des biens et services. Et en fin d’année, on prenait conscience
    des difficultés grandissantes de transports commerciaux à travers le Canal
    de Suez, situé en zone troublée, ce qui comporte deux conséquences
    significatives pour notre République :
    Côté pile, l’inflation causée par le coût plus élevé des importations venant
    de l’Europe via l’Atlantique et non via le Canal de Suez,
    Côté face, une opportunité pour Maurice de justifier, à la face du monde,
    la véracité de ce qui est inscrit dans ses armoiries, notamment qu’elle est
    l’Etoile et la Clef de l’Océan Indien.
    2. Quelles sont les perspectives pour 2024 ?
    Les perspectives pour 2024 dépendront de notre comportement, à
    nous Mauriciens, par rapport aux ressources dont nous disposons. Il est
    bon de rappeler quelles sont ces ressources :
    D’abord, nous-mêmes, et plus particulièrement, les forces vives,
    composées de ceux et celles qui sont en bonne santé et en âge de
    travailler ;
    En deuxième lieu, notre population bigarrée, tributaire des diverses
    cultures et des us et coutumes de nos ancêtres, venus d’Europe, d’Afrique
    et d’Asie ;
    En troisième lieu, la générosité de notre soleil, nous assurant ainsi les
    bienfaits d’une mer chaude, de plages blanches et de jardins verdoyants.
    En quatrième lieu, ce très vaste espace maritime, dans lequel baignent les
    îles composant notre République, espace en partie en toute propriété, et en

    partie, mis à disposition selon les dispositions internationales de
    l’Organisations des Nations-Unies.
    En voilà pour les ressources. C’est dans la mesure où elles seront activées
    par nous-mêmes, les forces vives, que l’année 2024 nous procurera des
    bienfaits économiques.
    Autrement dit, mettons-nous à l’œuvre selon nos moyens et nos
    aptitudes. Rejetons le manteau de la mendicité auprès des dirigeants, et
    endossons l’uniforme du travailleur et de la travailleuse. Nous savons qui
    imiter : ces Mauriciens et Mauriciennes qui ne se sont épargnés aucune
    peine pour remettre le pays à flot après les deux dévaluations successives
    de la roupie en octobre 1979 et en septembre 1981.
    3. Quel est votre constat concernant l’économie au niveau global ?
    Il y a des hauts et des bas par rapport à l’économie globale. La quasi
    maîtrise de la pandémie est l’élément le plus favorable à la reprise.
    Malheureusement, cette pandémie a mis à mal des réseaux de
    mouvements de biens et services à travers les océans, elle a, aussi, rendu
    difficile et aléatoire des mouvements de travailleurs à travers la planète. Il
    en résulte des difficultés d’échanges entre les pays de la planète, ce qui se
    traduit, inévitablement, par l’inflation des coûts. Notre pays en fait la
    triste expérience.
    Par ailleurs, les conflits au Moyen-Orient et en Ukraine ont des
    répercussions négatives sur la bonne marche de l’économie mondiale.
    Ajoutons-y les incertitudes liées au déroulement des campagnes
    électorales, notamment et surtout aux Etats-Unis avec la candidature
    contestée de Donald Trump, pour qui ne compte qu’America First.
    Il y a aussi des économies nationales donnant des signes d’essoufflement,
    notamment en Chine et en Grande-Bretagne. Serait-ce la conséquence d’un
    regain d’activités trop rapide durant la convalescence qui a suivi le passage
    de la pandémie ?

    4. Pensez-vous qu’en 2024 la roupie continuera-t-elle à se déprécier face
    au dollar et à l’euro ?
    Hélas, le risque est grand ! Mais quelle en sera la cause ?
    - Une hausse des valeurs respectives du dollar et de l’euro sur les
    marchés mondiaux ?
    - Ou alors, une baisse significative de la valeur de la roupie mauricienne
    par rapport à ces deux grosses pointures internationales ?

    Cette deuxième possibilité est certes la plus plausible. La raison en est,
    hélas, toute simple. Les importations de notre pays surpassent considérablement
    les exportations, ce qui se traduit par une constante réduction de notre stock de
    devises étrangères, celles-là même dont nous avons besoin pour régler les
    fournisseurs étrangers. Aussi longtemps que perdurera ce débalancement, nous
    serons contraints de baisser la valeur de la roupie afin de la rendre plus attrayante
    à ceux qui l’achètent pour nous payer ce que nous leur exportons, ou pour régler
    des activités d’investissements.

    5. 2024, c’est l’année des élections, le dernier budget du présent
    gouvernement, avons-nous les moyens pour satisfaire tout le monde ?
    Tout dépend de l’appétit de « tout le monde ».L’appétit vient en
    mangeant. Et Dieu sait si cet appétit a été aiguisé par les libations de
    décembre 2023 !!
    Cela dépend aussi de ce que vous entendez par le mot : satisfaire 
    Quand et comment satisfaire ?
    -Tout de suite, ou bien, petit à petit, selon les moyens et les opportunités ?
    - En remplissant les poches des électeurs via des hausses de
    rémunérations et des cadeaux déguisés, ou bien en créant des conditions
    favorables à une exploitation intelligente, efficace et durable de toutes
    ces ressources naturelles ou autres, déjà énumérées ci-dessus ?
    6. Qu’attendez-vous du dernier budget de ce gouvernement sur le plan
    économique ?

    -Permettez que je comprenne votre question comme se référant à ce que
    je souhaite être le thème et le ton du dernier budget de ce
    gouvernement.
    Comme il serait souhaitable si ce budget pré-électoral était titré :
    Mauritius First !
    Et afin d’être fidèles au message communiqué par un tel titre, les
    rédacteurs du budget n’auraient d’autre choix que celui de présenter un
    budget axé sur une utilisation judicieuse de toutes les ressources de la
    République, assortie d’une reconnaissance de leurs valeurs respectives.
    Seraient alors bannies des faveurs spécifiques ouvrant la voie à des
    retours d’ascenseurs, lors des prochaines consultations populaires. Et
    devrait aussi être reconnu l’apport de toutes les forces vives du pays,
    indépendamment de toute autre considération de faveurs, que ce soit
    pour celui qui exprime un choix aux urnes, comme pour celui qui sollicite
    notre vote.
    7. Quelle est votre opinion sur le Revenu Minimum garanti et l’octroi de la
    compensation salariale de Rs.1 500 à 2 000, ce qui permet à un
    fonctionnaire de toucher Rs 18 500 par mois ?
    Dans le principe, un revenu minimum garanti protège tout employé, tout
    salarié, d’une quelconque forme d’exploitation par un patron abusif.
    Quant à la compensation salariale, elle doit être ce qu’elle prétend être :
    une compensation, et non une gratification autrement nommée.
    Il va de soi que, dans un cas comme dans l’autre, ces améliorations du sort
    des fonctionnaires supposent le maintien, de leur part, d’un service
    efficace et sans délais inexplicables au grand public, lequel contribue à
    leurs salaires en payant, entre autres, la TVA, l’impôt sur les revenus et les
    taxes douanières.
    8. Le pouvoir d’achat et l’endettement des Mauriciens sont des problèmes
    majeurs à résoudre. Que dites-vous ?
    Vous avez tout dit. Qui dit : problème doit proposer des solutions. Celles-ci
    doivent, comme déjà évoquées ci-dessus, être recherchées dans un

    déploiement efficace de toutes nos ressources. Consommer moins,
    produire et exporter plus de marchandises et de services !
    C’est à chacun de nous de faire les premiers pas, en sachant nous
    prendre en charge, plutôt que de croire que la manne tombera du
    ciel ou que les gouvernants seront les seuls à nous tirer d’affaire.
    Bien sûr, il revient à ceux-ci d’exercer leurs responsabilités en
    faveur de tous les Mauriciens indistinctement, et à nous assurer un
    type de gouvernement efficace.
    Prenons-nous en charge, afin d’éviter d’avoir, comme naguère en 1979 et
    en 1981, à frapper au guichet du Fonds Monétaire International, lequel ne
    peut agir efficacement qu’en nous ôtant temporairement l’exercice de
    notre souveraineté économique.
    9. Economiquement parlant, est-ce que des accords de libre-échange
    entre Maurice et d’autres pays sont bénéfiques pour Maurice ?
    Tout à fait. La sante économique de tout pays s’améliore quand celui-ci a
    le courage de s’exposer aux vents d’une concurrence loyale et efficace.
    C’est toute la base de ce grand accord de 1995 sur la liberté des changes à
    travers le monde libre et dans notre pays. Mais, évidemment, une telle
    liberté des changes exige que le pays s’organise pour être compétitif au
    plan international. Il n’y a de la place, ni pour la mauvaise qualité des
    produits et services mis en concurrence au plan international, ni pour une
    atteinte à la liberté des marchés et de la loi de l’offre et de la demande.
    10. Est-ce que Maurice peut devenir une vraie plateforme pour l’Afrique
    pour les investissements étrangers ?
    Certes, oui ! Si nous avons su, depuis les années 90, le faire, par rapport
    aux investissements étrangers en Inde, il ne nous reste qu’à appliquer
    cette expertise acquise pour créer une autre plateforme pour des pays du
    continent africain. Il est essentiel, toutefois, que notre plateforme
    continue d’être gérée avec professionnalisme et que la juridiction
    mauricienne continue de bénéficier des bonnes notes émises par ses
    utilisateurs internationaux.

    11. Comment accueillez-vous la nouvelle monnaie des BRICS ? Pensez-
    vous qu’elle aura un impact à Maurice et dans d’autres pays du monde ?
    Je note avec satisfaction qu’il y au moins un pays d’Afrique dans ce
    regroupement monétaire, notamment un pays voisin, l’Afrique de Sud.
    Cela vient renforcer mon sentiment que Maurice doit, dans l’exercice de
    sa politique économique, tenir en compte que nous faisons partie de
    l’Afrique. Cela dit, on ne peut qu’espérer que cette nouvelle monnaie
    libère graduellement nos divers pays de la domination du dollar et de la
    bataille larvée que lui livre le yuan.
    12. Dans quelle mesure le secteur financier/le secteur offshore
    contribue-t-il à l’économie de Maurice ?
    De manière significative. Il permet à nos experts financiers formés dans
    des institutions de réputation internationale d’exercer leurs métiers et de
    dynamiser le flux des devises à travers le système bancaire local. A
    rappeler aussi le grand avantage que constitue par les Mauriciens la
    maitrise de deux des plus importantes langues internationales. Si nous
    continuons à bien gérer notre économie, si l’ordre et la paix continuent
    d’y régner, le secteur financier transfrontalier a un bel avenir devant lui,
    mais aussi une gageure à relever, celle de se positionner par rapport à
    cette nouvelle monnaie des BRICS si celle-ci prend son envol.
    13. La situation économique dans le monde va continuer à influencer
    notre croissance. Pensez-vous que 2024 sera une meilleure année ?
    Du point de vue économique, il y a, semble-t-il, un ralentissement
    économique aux Etats-Unis. L’approche des présidentielles y est peut-être
    pour quelque chose. Les conflits URSS-Ukraine et Israël-Gaza ne sont
    guère favorables à une reprise substantielle de l’économie internationale.
    Une amélioration de la situation économique internationale reste une
    vraie gageure.
    Voilà pourquoi nous devons, à notre niveau national, tout faire selon nos
    moyens pour utiliser, le mieux possible, les ressources dont nous
    disposons, sans nous attendre à une quelconque manne tombée du
    ciel.

    14. Le mot de la fin ?
    Citoyen mauricien, prends-toi en charge.
    Dans les années ’80, nous avons su nous sortir du trou où nous
    nous trouvions. Cinquante après, saurons-nous en faire autant ?

     

    05/01/2024 Pierre DINAN