A l’occasion de l’inauguration du Mémorial Cardinal Jean Margéot Action de grâces au nom des laïcs mauriciens
Le Cardinal Margéot a été un don que Dieu as fait à notre pays et à notre Eglise mauricienne. Dans le respect des légitimes autorités publiques, mais aussi avec toute l’autorité qu’il pouvait exercer en sa qualité de pasteur de l’Eglise catholique, il a déployé ses talents de leadership discret, mais ferme et éclairé, au moment de l’accession de Maurice à l’indépendance et durant la décennie mouvementée qui s’ensuivit. Rappelons à cet effet les grèves dans les docks et dans le transport public, le renvoi des élections générales de 1972 à 1976, et la menace d’un changement constitutionnel en vue de l’instauration d’un parti unique. Ce fut aussi l’époque du démarrage des zones franches manufacturières, et de la montée en flèche du prix du sucre sur le marché mondial en 1974, ce qui suscita des espoirs très vite déçus lorsque ce marché s’écroula, deux ans plus tard.
Toute cette réalité mauricienne, Monseigneur Margéot l’a suivie avec attention et clairvoyance. En sont témoins, ses lettres pastorales généralement écrites et publiées lors de l’entrée en carême. Pour rappel, quelques titres évocateurs.
Par exemple, Travailler au développement, une lettre pastorale de carême datant de 1969. Le pays est indépendant depuis onze mois, et Monseigneur Margéot s’inquiète de la santé économique du pays. Deux ans plus tard, le titre : l’Eglise et la promotion de l’Homme montre bien ce qui retient l’attention de l’Evêque. Puis, ce sera, en 1977 L’Eglise aujourd’hui : Foi et Politique, Tension et unité. Tous ces enseignements font écho à la doctrine sociale de l’Eglise, marquée à cette époque par les enseignements de Paul VI, notamment sa magistrale encyclique intitulée : Le Progrès des Peuples (PopulorumProgressio).
Parallèlement, Mgr. Margéot encourage, de manière soutenue, les publications de la Commission diocésaine Justice et Paix dont il me confie la présidence en 1971 et qui bénéficie de l’apport du Vicaire Général, Mgr. Nagapen, et d’une dizaine de laïcs. La série intitulée : Des éléments pour une réflexion permet à l’Eglise mauricienne d’éclairer des débats sociétaux, tels que le minimum vital, les conséquences de l’emploi dans les zones franches manufacturières, le pourquoi de la politique et le parti unique.
Lorsque le commerce et la consommation des drogues font irruption dans la société mauricienne durant les années quatre-vingts, Mgr.Margéot ne reste pas insensible à ce fléau. En témoigne sa lettre de carême en 1987, laquelle est intitulée : La drogue, un défi-non une fatalité. Rappelons, à ce sujet, comment Mgr. Margéot s’est investi personnellement dans une mission de réhabilitation des drogués. S’inspirant du Projet Homme qu’il a vu en opération à Rome, il lance un projet du même type à Solitude dans le nord de l’île. L’actuel Centre de Solidarité est, aujourd’hui encore, le témoin de cette démarche et de cette action de Mgr. Margéot. Sa conviction profonde, c’était que le drogué est un malade requérant un traitement soutenu et à long terme, et non un criminel à punir.
Telles sont quelques-unes des réalisations de Mgr. Margéot qui me sont revenues à l’esprit quand je me suis mis à me remémorer ces quelques vingt années où je l’ai côtoyé, soit à la Commission Justice et Paix, soit comme Président du premier Trust Fund institué par le gouvernement d’alors pour la réhabilitation des drogués.
Ce qu’il faut surtout retenir de ces multiples actions et prises de position du Cardinal, c’est son souci d’œuvrer au mieux-être de tous les Mauriciens, sans distinction aucune.
C’est pour toutes ces réalisations du Cardinal Margéot que nous rendons grâce au Seigneur. Nous le prions pour qu’elles soient un guide et une lumière à nous tous ici dans la mission qui est la nôtre de continuer à porter la Bonne Nouvelle à nos frères et sœurs mauriciens.
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