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  • Objectif : pays à haut revenu en 2020 ?

    La fuite en avant est un phénomène bien connu: elle permet de tirer un trait sur un présent fade et morose tout en faisant miroiter un avenir brillant et prospère. C’est ainsi qu’au cours de 2014, il a été annoncé, non sans fanfare, que Maurice atteindra, d’ici 2020, le palier d’un pays à haut revenu. On a, tour à tour, entendu à ce sujet, des déclarations officielles et des précisions, sinon des mises en garde du Fonds Monétaire International (FMI) et du département de la recherche économique de la Mauritius Commercial Bank.

    Qu’entend-on par un pays à haut niveau ? C’est ce que nous commencerons par définir. Il s’agira ensuite de se poser la question si et pourquoi c’est désirable. On conclura en se référant aux  moyens à mettre en œuvre pour réaliser cet objectif.

    Le terme de pays à haut revenu est relatif, c’est comme si le pays s’est hissé au sommet d’une échelle, le long de laquelle d’autres pays se positionnent, et cela jusqu’au bas. Le terme lui-même vient d’une classification, par la Banque Mondiale, des pays selon leur revenu par tète d’habitant. Au 1er juillet 2014, le classement était comme suit :

    75 pays à haut revenu, soit 12.746 dollars ou plus par tête.

    55 pays à revenu intermédiaire (tranche supérieure), soit 4.126 à12.745 dollars.

    50 pays à revenu intermédiaire (tranche inférieure), soit 1.046 à 4.125 dollars

    34 pays à faible revenu, soit 1.045 dollars au moins par tête.

    Ces données sont empruntées du MCB Focus, no58.

     

    Avec un revenu par tête avoisinant 9.500 dollars, Maurice appartient donc à la catégorie des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Pour rejoindre les pays à haut revenu, Maurice devrait donc, sur la base des données propres à 2014, accroître son revenu par tête d’habitant par quelque 34% au moins. Mais les autorités d’alors envisageaient que ce profil se concrétiserait en 2020, lorsque les pays à haut revenu devraient afficher au moins 14.125 dollars par tête d’habitant. Il faut savoir que, dans une hypothèse de croissance économique mondiale, l’échelle des revenus par pays s’allonge, de sorte que les quatre catégories précitées se modifient d’année en année. Comme déjà indiqué ci-dessus, le concept de pays à haut revenu est relatif, et non absolu.

     

    On peut maintenant se poser la question : pourquoi la République doit-elle se hisser au plus haut rang des pays en termes de revenu par tête d’habitant ? Maurice est actuellement perçu comme un pays pris dans le piège du revenu intermédiaire (middle income group trap), d’où il n’arrive pas à s’extirper pour atteindre un niveau plus élevé. Cette expérience que vit Maurice ne lui est pas particulière, les économies autrement plus conséquentes que la nôtre comme le Brésil, l’Afrique du Sud et le Mexique, en font des expériences du même ordre. Mais pourquoi Maurice doit-elle se désengager de ce piège ?

    La réponse la plus évidente nous est donnée par l’adage bien connu: « qui n’avance pas recule. » Après avoir connu, ces deux dernières décennies, un taux de croissance moyen de 5,5 % par an, l’économie mauricienne s’est ralentie au point que le taux actuel oscille autour de 3-4 pour cent.

    Les taux d’investissements et d’épargne sont en décroissance d’année en année, le compte courant de la balance des paiements se creuse, reflétant un pays qui vit au-dessus de ses moyens, puisqu’il n’arrive plus à couvrir ses importations de biens et de services par des exportations de ses activités industrielles et de services. Celles-ci marquent le pas : auraient-elles atteint des niveaux tels qu’elles ne pourraient plus les surpasser maintenant ?

    On pourrait, certes, être tenté de dormir sur nos lauriers en jouissant des efforts consentis durant ces trente dernières années. N’avons-nous pas marqué les esprits des observateurs internationaux en portant notre revenu par tète d’habitant d’un montant dérisoire de 225 dollars en 1968, au moment de l’indépendance, à 9 500 dollars à ce jour ? Un passé  glorieux, certes, mais ce n’est pas un gage automatique de réussite future.

    Car la situation actuelle n’est pas réjouissante, avec des taux de chômage élevés qui perdurent chez les jeunes et les femmes. Pour y remédier, des activités économiques plus intenses ou nouvelles sont requises, et cela dépend des investissements dans des projets productifs et durables. De plus, des inégalités sociales grandissantes se sont manifestées depuis ces dernières années. On parviendra à les mitiger ou à les surmonter si, grâce à une croissance accrue, on dispose de plus de moyens financiers pour venir en aide aux méritants. .Ainsi, du point de vue économique comme de celui du social, la solution à ces problèmes se trouve dans une croissance  plus élevée, bref dans une hausse significative du revenu par tète.

    C’est dans ce contexte qu’a été proposé l’objectif d’atteindre, en 2020, le niveau d’un pays à haut revenu. C’est, en fait, un raccourci qu’avait choisi le gouvernement précédent pour signifier que l’économie doit croître plus vite, grâce à de nouveaux pôles d’activités et à la modernisation de l’existant. Le gouvernement actuel parle de « miracle », mais des récentes déclarations ministérielles indiquent bien que nos dirigeants comptent sur l’apport de chacun et de tous pour aider à la réalisation des projets qu’ils préconisent. Le « miracle », c’est toute la population mauricienne et rodriguaise qui est appelée à le réaliser, sous la férule d’un leadership éclairé et compétent.

    Mais cette population, la principale ressource de ce pays, doit être façonnée pour mener à bien ce projet. Deux tâches urgentes doivent être entreprises :

    • une réorientation de l’éducation et de la formation afin que soit inculqué aux jeunes le goût de l’initiative, de l’innovation et de l’entrepreneuriat ;
    • l’adoption d’une nouvelle politique démographique, car la population subira, de plus en plus, le double effet de la baisse du taux de fertilité des femmes en âge de procréer et de l’allongement de la durée de vie. Les effets sont pernicieux par rapport au maintien d’une population économiquement active pour soutenir le développement.

    Comme on peut le constater, les obstacles ne manquent pas sur la voie qui permettra au pays de se libérer du piège ou il se trouve pour accéder à un plus haut palier.  Plutôt que de nous focaliser sur l’année 2020, soyons positifs dans notre comportement et inventifs dan nos actions.  Le temps fera le reste.

    11/03/2015 Pierre DINAN