parade de la violence et des « misdemeanours »
La publication « Gender Statistics 2013» de Statistics Mauritius a donné lieu à différents commentaires pointant du doigt les domaines où les hommes occupent les premières places et regrettant que la répartition ne soit pas plus égale au niveau des salaires et des postes de responsabilité. Le concept de gender, de plus en plus d’actualité, vient souligner ces écarts en souhaitant que la parité s’exerce dans tous les domaines.
Il est un autre domaine de la vie en société qui mérite analyse et remise en question … Des chiffres qui nous interpellent encore plus, nous les femmes, qui sommes les mamans, les sœurs, les épouses et…ou … les victimes des données qui suivent. Les hommes occupent encore la première place, et, dans ce cas, une place à ne pas envier… car il s’agit de drames et de violences. Il y a 2 tableaux qui sont très éloquents pour refléter le mal-être de la société mauricienne. Ce sont les tableaux 17 et 18 de la publication.
12 700 victimes de différentes formes de violence
Le tableau 17 du « Gender Statistics 2013» fait état des victimes de violence selon les rapports de police en 2012.
- Il y a eu 104 cas d’homicides dont 44 étaient intentionnels ; 82 hommes et 22 femmes ont ainsi été tués.
- 7 165 hommes et 5 441 femmes ont subi des assauts de violence.
Des quelque 12,700 victimes de ces différentes formes de violence, les hommes ont été trois fois plus nombreux que les femmes.
Quant aux victimes des violences sexuelles, il y a eu 361 femmes et 57 hommes.
Des questions se posent : pourquoi tant de violence ? Quelles en sont les causes ?
De quel manque d’amour et de présence attentionnée ont-ils étaient sevrés pour finir par générer tant de violence ?
Quelle éducation mettre en train, nous les femmes et les hommes d’aujourd’hui, pour plus de paix sociale ?
1 741 jeunes entre 12-17 ans fichés à la police en 2013
La parité hommes /femmes est certes importante, mais encore plus importante est la qualité de vie à laquelle fait face la jeunesse mauricienne.
Le tableau 18 du « Gender Statistics 2013» concerne les jeunes entre 12-17 ans. Les chiffres cités révèlent des cas qui continueront à faire problème pour encore de très longues années.
Problèmes en ce qui concerne leur propre avenir, mais problèmes aussi pour leurs parents qui sont directement concernés quand un de leurs enfants se trouve face à la police et à la justice. Le taux de délinquance juvénile a frappé 12% de garcons et 1,3% des filles. En voilà un constat dramatique qui nécesssite une sérieuse remise en cause de notre société mauricienne où tout n’est pas que progrès et réussite. Entrons dans le détail des chiffres
Cas de jeunes entre 12 et 17 ans rapportés à la police |
|||
|
Garçons |
Filles |
Total |
Crimes Associés à la drogue |
251 15 |
11 1 |
262 16 |
Mauvaise conduite Associés à la drogue |
474 18 |
63 – |
537 18 |
Contraventions Excluant celles des caméras |
930 |
12 |
942 |
Total |
1 655 |
86 |
1 741 |
Taux de délinquance juvénile |
12,0 |
1,3 |
6,7 |
De ces 1 741 cas traités par la police et la justice, il y a 1 655 garçons et 86 filles.
C’est un tableau alarmant à être affiché dans chaque collège secondaire pour informer et mettre en garde les autres adolescents.
Quelles seront les mesures prises dans les collèges et dans les autres milieux de vie des jeunes pour qu’adolescents/tes grandissent dans un climat plus sain et plus motivant ?
Tout commence avec la famille
Combien de ces adolescents, dont les problèmes sont arrivés au niveau de la police et de la justice, appartiennent à des familles éclatées qui n’ont pas pu les encadrer dans l’amour et la discipline ? Ayons le courage de faire face à cette vérité dans notre société où le nombre des séparations et de divorces augmente d’année en année.
Quelles absences trop prolongées des parents, retenus au travail ou par des sorties et autres activités, qui expliqueraient l’indiscipline que ces jeunes ont développée ?
Quelle politique du monde du travail qui permettrait aux femmes de ne pas être astreintes à l’overtime, quasi obligatoire dans certains cas, pour qu’elles soient bien notées ?
Hommes et femmes adultes d’aujourd’hui, nous sommes chacun concernés par ces chiffres : car dans chaque cas répertorié il y a, d’une part, toute une somme de souffrances physiques et mentales qui a mené l’adolescent/te à des actes répréhensibles. Il y a, d’autre part, les déceptions et découragements des parents et des proches des adolescents concernés. Alors qu’ils espéraient pour leur enfant un avenir qu’ils souhaitaient positif, voilà qu’il/elle se retrouve maintenant, avant les 18 ans sonnés, déjà entaché de violences, de blessures et de souvenirs difficiles à oublier.
Par où commencer ?
Chaque cas de violence est un constat d’une incapacité de pouvoir aimer et d’être capable de pardonner.
Hommes et femmes doivent se sentir concernés pour voir comment mieux accorder leurs violons pour qu’il y ait plus d’amour dans notre société.
Remettons-nous sérieusement à l’école de l’amour et à ses exigences.
Il n’y a pas que le grand progrès social des femmes qui doit polariser l’attention.
Monique Dinan
Publié dans l’hebdomadaire : Week-End du 31 août 2014
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